TÉMOIGNAGE
Mélanie nous livre ici un témoignage poignant, plein de sensibilité et d’émotion sur l’histoire de son surpoids. Merci à elle de la confiance qu’elle nous accorde. C’est elle qui a choisi la photo qui accompagne l’article. Elle dit : « il y a plusieurs symboliques dans ce choix : l’ouverture de la porte de l’inconnu, l’ouverture de la porte de chez moi vers le monde extérieur, l’ouverture de la porte du Cocon et l’ouverture sur un monde rempli de bonheur, de soleil et de ciel bleu. »
MARS,
Que je le veuille ou non tu as toujours été dans ma vie.
Le sucre que tu contiens a consolé mon stress, mes angoisses, ma tristesse, mon bonheur, ma joie.
Je ne l’ai pas forcément pris dans toi mais dans toutes les tablettes de chocolat que j’ai croisées, dans les gâteaux que maman nous achetait pour le goûter… ainsi que plein d’autres que j’ai oublié.
Au début j’arrivais à tenir plus ou moins le cap car j’avais la chance d’avoir une maman qui cuisinait sainement et qui faisait attention aux portions que je consommais pendant les repas.
Et puis voilà qu’en MARS 2007 je rencontre mon mari et je finis par vivre avec lui, sa sclérose en plaques et sa Polyradiculonévrite chronique et son statut de travailleur handicapé.
Quand d’autres vivent leur début d’amour et d’eau fraîche, nous c’était plutôt de bons petits plats faits avec amour accompagnés d’eau fraîche.
On dit que quand l’amour est là il est normal de prendre du poids ! Mais je suis quand même passée de 65 kilos à 102 kilos à l’époque où j’ai commencé à vouloir faire attention à ce que je mangeais.
Il faut dire qu’entre temps je suis devenue maman d’un petit garçon en MARS 2013. Un petit garçon qui est reconnu handicapé mental car il a manqué d’oxygène à la fin de ma grossesse.
Et puis je ne sais plus trop comment ! Via un article de journal il me semble, j’entends parler d’une association qui s’appelle « Le Cocon » et qui vient en aide aux personnes en situation de surpoids ou d’obésité.
Curieuse mais un peu apeurée je me décide à prendre contact gentiment via leur page Facebook.
Voilà le petit mot que j’écrivais sur la page facebook du cocon en juin 2017 :
« Je suis rentrée dans la belle famille qu’est le cocon le 22 MARS dernier.
Je suis arrivée toute seule, comme une grande, toute nouvelle, pour l’atelier « estime de soi ».
Je rencontre Brice, Virginie, Carine et Céline et tant d’autres que j’oublie sûrement…
Ce fut une rencontre remplie d’émotions et d’échanges à travers le dessin…
Merci Céline d’avoir su nous permettre de prendre le temps de nous poser face à nous même et à nos émotions.
Merci pour tout ce que tu nous as apporté et ce que tu nous apporteras par ta présence et tes échanges.
Merci à vous ami(e)s du Cocon, grâce à vous je me sens légère comme un papillon lorsque je suis en votre présence…
Je n’ai pas pu faire la dernière estime de soi car je suis en voyage de noce cette semaine mais promis… je reviens bientôt . »
Après des mois de lecture en sous marin je me décidais enfin à franchir le cap, celui d’oser de passer du virtuel au réel.
D’ouvrir cette porte de l’inconnu qui peut nous paralyser de peur, d’incertitude, d’angoisse.
Tout en découvrant les différents ateliers proposés par l’association : théâtre, ateliers cuisine, conseil en image, esthéticienne, yoga du rire et surement d’autres que j’oublie, je continue seule à faire attention à ce que je mange, à faire du sport…
Les kilos descendent, ma silhouette s’affine.
1 an s’écoule : je suis bien, je suis heureuse, je veux redonner au Cocon tout ce qu’il m’a apporté, alors je me présente en tant que bénévole pour faire partie du conseil d’administration en tant que secrétaire puis ensuite de chargée de communication sur Facebook.
Puis, arrive un moment où j’atteins mon 1er palier : ma première perte de 10 kilos seule…
ce sera le seul palier que j’arriverai à franchir.
En effet, tellement fière, heureuse et sur mon petit nuage j’ai mangé mes émotions…
Rentrée dans un cycle plus difficile pour moi je décide de stopper mes activités bénévoles au sein de l’association.
J’ai tellement bien mangé mes émotions qu’à l’heure où je vous parle j’ai tout repris et même plus : je suis à 109 kilos.
Alors oui c’est difficile, c’est plus compliqué qu’avant de marcher, de monter les escaliers. Mes articulations et mes problèmes de circulations sanguines me font souffrir mais je vais vous avouer quelque chose, pour la première fois depuis des années je suis heureuse.
Je suis heureuse car depuis mars de cette année j’ai enfin trouvé un travail qui m’épanouie et surtout sur lequel j’ai eu le bonheur d’être sélectionnée pour mes compétences professionnelles et non pas recalée pour mon physique.
Je fais un métier de contact clientèle malgré mon obésité.
Aujourd’hui j’ai été embauché à durée indéterminée en tant qu’hôtesse de caisse dans un carrefour Market.
Je peux vous dire que je reviens de loin et que lorsque je suis arrivée au Cocon j’étais loin d’avoir confiance en moi et en mes capacités.
La preuve lorsque je suis rentrée au conseil d’administration c’est parce que Virginie entre autre est venue me chercher car elle sentait mieux que moi les compétences que je pouvais apporter au Cocon.
Aujourd’hui j’ai rayé un premier objectif que je voulais atteindre celui d’avoir un CDI.
Maintenant il faut que je passe au suivant et celui là il est de taille car c’est un objectif de vie : faire attention à moi, faire attention à mon corps en respectant sa faim et sa soif, muscler mon corps pour éviter d’avoir des troubles musculo squelettiques trop rapidement par rapport à mon travail.
Lentement mais sûrement. Un pas à la fois et surtout en visualisant la perte et en pensant positif ! Je n’y croyais pas mais je peux vous assurer que ça fonctionne, c’est ce que j’ai fais pour mon CDI !
Finalement MARS dans l’ensemble tu m’as apporté des épreuves dans le bonheur mais grâce au soutien du Cocon entre autre j’ai su me relever.
Si vous êtes derrière votre écran et que vous hésitez encore, n’hésitez plus et franchissez cette porte.
Je vous jure que la vie est encore plus belle de l’autre côté !
Il y a la famille, il y a les amis et il y a les amis qui deviennent la famille.
Pour moi, le cocon c’est une belle, grande et magnifique famille : unie pour le pire et le meilleur.
Ne restez pas seul, rejoignez-nous !